Le changement climatique est l’un des plus grands défis du XXIe siècle, et la responsabilité de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) incombe à chaque secteur de la société. Parmi ceux-ci, les entreprises jouent un rôle majeur, non seulement en tant que producteurs d’une part importante des émissions mondiales, mais aussi en tant qu’acteurs pouvant induire des changements positifs. C’est dans ce contexte que le bilan carbone devient un outil essentiel pour quantifier, comprendre et gérer l’impact environnemental des entreprises. Outre les conséquences écologiques, le bilan carbone profite également aux entreprises sur le plan économique par bien des manières. Face à l’importance des enjeux liés au bilan carbone, des normes et des réglementations ont été adoptées pour encadrer sa réalisation.
Qu'est-ce qu'un bilan carbone et comment le calculer ?
Le bilan carbone est un outil de mesure des émissions de GES produites par une activité, une organisation ou un territoire. Il permet d’évaluer l’empreinte carbone, c’est-à-dire la quantité totale de GES rejetée, en général exprimée en équivalent CO2 (CO2e).
Calculer le bilan carbone d’une entreprise nécessite de considérer toutes ses émissions de GES, directes et indirectes. Les données ainsi collectées seront catégorisées en Énergie, Transport, Matériaux et Déchets. La conversion en équivalent CO2 tient compte des données collectées et des facteurs d’émission spécifiques. Ainsi, la formule utilisée est :
Émission de C02 = quantité consommée x facteur d’émission
Pour que le calcul du bilan carbone soit fiable, la précision des données collectées est cruciale. La justesse de l’identification des sources principales d’émissions, la mise en place de stratégies de réduction adéquates et la transparence de la démarche en dépendent.
Le bilan carbone mesure l'empreinte carbone d'une organisation
Les émissions de carbone sont généralement classées en deux grandes catégories :
- Les émissions directes (Scope 1) qui proviennent directement des activités des sociétés. Elles sont généralement liées à l’utilisation des combustibles fossiles. Par exemple : les émissions liées à la combustion de carburant des véhicules des personnels, issues des chaudières ou des systèmes de ventilation sur site, etc.
- Les émissions indirectes sont liées à la consommation d’énergie ainsi que des biens et services des sociétés. Elles sont subdivisées en :
- Émissions indirectes énergétiques (Scope 2) provenant de la production d’électricité, de chaleur ou de vapeur achetée et consommée par les entreprises.
- Autres émissions indirectes (Scope 3) couvrant toute la chaîne de valeur et incluant les déplacements des employés (avions, trains…), les émissions générées par les fournisseurs, la fin de vie des produits et les émissions liées au transport des biens.
L’analyse des sources d’émissions est un élément central du bilan carbone, car elle permet de comprendre et de quantifier les principales sources de pollution au sein des entreprises et ainsi de mettre en œuvre une stratégie de décarbonisation efficace.
Quels sont les avantages de réaliser un bilan carbone ?
Pour une entreprise, réaliser un bilan carbone et entreprendre les démarches pour réduire l’empreinte carbone présente plusieurs avantages :
- Renforcement de l’image de la marque : les sociétés qui s’engagent à réduire leur empreinte carbone sont perçues comme plus responsables et éthiques. Cela augmente leur attractivité auprès des clients et investisseurs sensibles aux enjeux environnementaux, et ainsi améliorer leur compétitivité.
- Réduction des coûts opérationnels : identifier les sources importantes d’émissions permet de trouver des solutions pour réduire les consommations d’énergie ou d’améliorer l’efficacité des ressources, ce qui conduira à une baisse des coûts opérationnels.
- Conformité avec les réglementations environnementales : dans de nombreux pays, réaliser un bilan carbone est devenu obligatoire pour certaines entreprises. Cela permet donc de répondre aux exigences légales et de se préparer à d’éventuelles réglementations futures plus strictes.
Un bilan carbone améliore la durabilité et la compétitivité
Ainsi, un bilan carbone améliore l’efficacité énergétique des sociétés en réduisant leur impact environnemental et sur le climat et en optimisant l’utilisation des ressources, ce qui contribue grandement à leur durabilité. Parallèlement, une gestion efficace des émissions améliore leur réputation tant auprès des clients que des partenaires.
Quelles sont les étapes pour effectuer un bilan carbone ?
Un bilan carbone est constitué de trois grandes étapes :
- L’identification des sources d’émissions pour déterminer les activités à l’origine des rejets de GES (Scope 1, scope 2 et scope 3).
- La collecte et analyse des données issues des postes d’émissions considérées permettent de comprendre les principales sources d’émissions ainsi que les points de levier pour la réduction.
- La mise en place de stratégies de réduction découle du bilan carbone ainsi réalisé. Il vise à réduire les rejets de GES à court, moyen et long terme.
Un processus structuré assure des résultats précis
Le bilan carbone au sein d’une société est donc capital pour son développement et pour la sauvegarde de l’environnement. Pour des résultats tangibles, l’initiative devra émaner de l’engagement visible et actif de la direction, notamment pour la crédibilité et la conformité de l’entreprise, mais aussi pour le financement du test. Plusieurs outils et logiciels sont à la disposition des entreprises pour le calcul de l’empreinte carbone, à n’en citer que Bilan Carbone®, GHG Protocol et Base Carbone.
Quelles sont les normes et réglementations en matière de bilan carbone ?
La gestion du bilan carbone est encadrée par diverses normes et réglementations. À l’international, des législations définissent la méthodologie de quantification, de divulgation et de réduction des GES, dont :
- L’ISO 14 064 définit les principes de mesure, de gestion et la vérification des émissions de GES.
- Le GHG Protocol est l’un des cadres les plus utilisés mondialement. Il est à l’origine du cadre méthodologique basé sur les trois « Scopes ».
En France, la Loi Grenelle II (2010) somme certaines sociétés de réaliser tous les quatre ans un Bilan des Émissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES). Il s’agit des entreprises de plus de 500 salariés sis en métropole, et des entreprises de plus de 250 salariés situées en outre-mer.
Les entreprises se doivent de se conformer aux normes en vigueur, car toute infraction induit des sanctions, telles que des amendes administratives, la restriction des subventions publiques et la limitation des accès aux marchés publiques.
Les normes garantissent la crédibilité et la comparabilité des résultats
Les normes sont un outil puissant pour encadrer et accélérer les efforts de réduction du bilan carbone tout en facilitant la collaboration internationale et la compétitivité des entreprises. L’ISO 14 064, par exemple, permet aux entreprises de mesurer leur impact carbone de manière uniforme et comparable, facilitant la transparence et la cohérence dans la communication des résultats.
Obtenir une certification reconnue en matière de bilan carbone, comme celle issue de la norme ISO 14 064 ou du label Bilan Carbone®, présente plusieurs avantages : renforcement de la confiance des parties prenantes, accroissement de la compétitivité, accès aux marchés et aux financements, etc.
Ainsi, un bilan carbone bien conduit aide les entreprises à se conformer aux réglementations en vigueur, à diminuer leur impact écologique, à réduire leurs coûts opérationnels, à accroître leur crédibilité ainsi que leur compétitivité. L’intégrer dans la stratégie globale de l’entreprise est de ce fait d’une importance cruciale. Engagez-vous dès aujourd’hui dans la réalisation de votre bilan carbone pour façonner un avenir durable.